Encore une de moins

Aujourd'hui, le 06/02/07, mon corps est en deuil pour la 200ème fois.C'est encore la déception fatale, l'effondrement de tous les rêves qu'il voyait grandir jour après jour durant quatre longues semaines.Voilà qu'une fois de plus, il est témoin de la trépasse de la perle rare qu'il s'est investi pleinement à créer avec tant de soin et de passion jusqu'au jour J, le jour où elle a décidé de vivre l'aventure dans l'espoir de se gorger de l'élixir de la vie qui lui changera l'existence. Elle aurait ainsi connu une vie différente de celle de toutes celles qui l'ont précédée; une deuxième vie qui lui promettait un relookage radical qui la changerait de la forme d'une citrouille pour devenir...non! pas un carrosse! mais une Cendrillon ou peut-être bien un prince charmant. Mais contre toute espérance, elle s'est trouvée entraînée malgré elle le long de cet interminable tunnel au bout duquel elle s'est perdue, qui sait? au milieu de l'immense piscine d'une station d'épuration, sans doute.Comme s'était merveilleux de la mettre au monde! Une espèce de dynamique ardente animait toutes las parties de mon corps enthousiaste et optimiste. Mon teint était ravivé, mes cheveux étaient plus doux et plus lumineux et mes lèvres étaient devenues pulpeuses comme un fruit bien mûr et juteux.Mon corps brûlait d'impatience et la chaleur de mes entrailles se diffusait doucement par ma peau pour la voiler d'une texture lisse et tiède (sûrement pour enflammer le bien-aimé qui serait à côté de moi!).Hélas! tous ces préparatifs festifs aboutissent à chaque occasion à l'échec et je me retrouve donc portant les débris du nid douillé qui était prédit pour l'heureux évènement. Comme tout cela ne suffit pas pour me mettre dans le bain, il faut que mes cheveux décident de me tenir tête. Ma peau est rêche, ma bouche gerce et crevasse, ma colonne vertébrale me trahit et j'ai l'impression que je ferai bientôt partie des mollusques ! Des frissons douloureux parcourent mes veines et me gèlent le sang au point que je ne peux plus arrêter de trépir de froid.C'est le vide, le désespoir, mon corps pleure amèrement sa progéniture expirée; c'est la fin d'un cycle mais pour rester positive, je dirais que c'est le début d'un autre.